Vietnam, Indonésie, Singapour : la France déploie sa stratégie indo-pacifique.
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De quoi on parle ?
Emmanuel Macron est arrivé hier au Vietnam pour entamer une tournée asiatique ambitieuse, qui le mènera ensuite en Indonésie et à Singapour. Derrière le protocole et les discours sur la « stratégie indopacifique », il y a un enjeu très concret : placer les entreprises françaises au cœur du big bang économique vietnamien. Avec une croissance qui vise les 8 %, des réformes radicales pour stimuler le secteur privé, et des méga-projets dans le nucléaire, les transports et l’énergie, Hanoï ouvre la porte aux investisseurs. Paris veut s’y engouffrer avant ses rivaux, notamment américains et chinois.
Pourquoi c'est important ?
Le Vietnam est devenu un partenaire diplomatique et commercial de premier plan pour la France, dans une région dominée par le duel Washington-Pékin. Pour Paris, c’est l’occasion de défendre une « troisième voie » : une puissance d’équilibre capable d’offrir aux pays d’Asie du Sud-Est une alternative crédible. Les enjeux économiques sont majeurs : décrocher des contrats dans le métro de Hanoï, le train à grande vitesse entre Hanoï et Hô Chi Minh-Ville (61 milliards de dollars) ou encore sur les nouvelles centrales nucléaires.
Sur place, Emmanuel Macron est accompagné des grands patrons français : EDF, Dassault, Airbus, Naval Group, Eramet… Une délégation taillée pour transformer les ambitions politiques en retombées industrielles.
Ce que ça peut changer pour la France
• Renforcer sa présence économique dans une région stratégique où les tensions géopolitiques montent.
• Positionner les entreprises françaises sur les chantiers du siècle : infrastructures, énergie, défense.
• Diversifier les débouchés commerciaux de l’Europe, à l’heure où les menaces de guerre commerciale se multiplient.
Mais attention : le Vietnam reste un marché complexe, marqué par les exigences de neutralité, un attachement à son indépendance historique… et une société civile sous pression, qui pourrait créer des zones de friction.
Pour finir.
En misant sur le Vietnam, Emmanuel Macron joue une carte double : renforcer la voix française dans le concert indo-pacifique et ouvrir de nouveaux relais de croissance pour l’économie hexagonale. Reste à savoir si cette offensive diplomatique saura se traduire en contrats durables et non en simples promesses.