Trump–UE : un accord à 15 % pour éviter le chaos. 

© Andrew Harnik/Getty Images

De quoi on parle ?

Donald Trump et Ursula von der Leyen ont annoncé, dimanche 27 juillet, un accord de dernière minute pour éviter une guerre commerciale transatlantique. Résultat : les exportations européennes vers les États-Unis seront désormais taxées à 15 %, contre 0 à 2 % auparavant. L’Union européenne s’engage également à acheter davantage d’énergie et de technologies américaines et à investir massivement outre-Atlantique. 

Pourquoi c’est important ?

L’accord évite de justesse une montée en flèche des droits de douane à 30 % prévue dès le 1er août, qui aurait plombé le commerce transatlantique. Les États-Unis sont le premier marché pour les exportations européennes (532 milliards d’euros en 2024). Le compromis arrache donc l’Europe à un choc économique brutal, mais au prix de nombreuses concessions.

• L’UE accepte une taxe de 15 % sur ses exportations, dix fois plus élevée que les anciens taux.

• Elle promet aussi 750 milliards de dollars d’achats énergétiques américains et 600 milliards d’investissements directs.

Quels sont les risques ?

L’accord est perçu comme asymétrique : Washington dicte les conditions, Bruxelles plie. Le tarif de 15 % reste un coup dur pour l’industrie exportatrice européenne. L’Allemagne, très exposée, parle de « droits de douane douloureux ». Mais surtout, tout repose sur une promesse de stabilité de Donald Trump… alors même que son imprévisibilité est légendaire. 

Éviter la guerre ouverte

Face à la menace d’un chaos commercial, les Vingt-Sept ont choisi le compromis. Certains pays comme la France voulaient résister, d’autres comme l’Allemagne ou l’Italie ont préféré sécuriser leurs marchés. L’UE espérait initialement un accord à 10 %, avec exemptions ciblées. Elle devra se contenter de 15 %, sans garantie de long terme.

Côté américain, Trump obtient un succès politique spectaculaire : il impose ses règles, vend plus de pétrole, d’armes et de puces électroniques et célèbre « le plus grand deal jamais passé ».

Pour finir.

L’Europe évite la catastrophe immédiate, mais au prix d’un recul stratégique. Trump sort renforcé, l’UE affaiblie. L’accord maintient un lien commercial vital mais accroît la dépendance énergétique et industrielle du Vieux Continent. Et surtout, il laisse planer une grande question : que se passera-t-il lorsque Trump changera à nouveau d’humeur ?

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