Sommet de l'OTAN : La Haye, théâtre d’une alliance sous pression
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De quoi on parle ?
À La Haye, les 32 membres de l’OTAN ont acté une promesse historique : 5 % du PIB consacré à la sécurité d’ici 2035. Un seuil inédit, censé inclure les budgets militaires (3,5 %) mais aussi la cybersécurité et les infrastructures critiques (1,5 %). Une avancée saluée par Donald Trump comme “une grande victoire”. Pour lui.
Pourquoi c'est important ?
Parce que ce sommet, sous ses airs de consensus, a surtout été taillé sur mesure pour ménager Trump. Hébergé au palais royal, seul dirigeant logé hors hôtel, le président américain a été courtisé à coups de textos dithyrambiques, aussitôt postés sur Truth Social. Résultat : pas de clash, mais une déclaration finale qui édulcore la mention de la Russie, évite soigneusement le mot “agression”, et relègue Zelensky à un dîner protocolaire.
Qu'est-ce que ça change ?
L’Europe paiera plus, sur le papier. Mais l’unité est plus fragile que jamais. L’Espagne juge l’objectif irréaliste. Certains États temporisent sur le calendrier. D’autres profitent des zones d’ombre du communiqué pour s’offrir une clause de retrait déguisée. Trump jubile : l’OTAN lui donne des chiffres, des symboles, des photos. Et en retour, il reste (à peu près) dans les clous. Même l’article 5, pierre angulaire de l’alliance, est resté flou : “ça dépend de la définition”, a glissé Trump à propos de l’engagement mutuel de défense. Rassurant.
Pour finir.
Ce sommet n’aura pas changé la posture américaine. Il aura entériné le rapport de force. L’Europe s’aligne, Trump encaisse, et les Russes lisent entre les lignes. Le vrai enjeu reste entier : ces 5 % seront-ils une renaissance stratégique… ou un chèque en blanc pour continuer à subir ?