L’Amérique plie, mais ne rompt pas
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De quoi on parle ?
Le 2 avril, Donald Trump lançait ses nouveaux droits de douane massifs. Trois mois plus tard, malgré les menaces, pas de panique : les prix tiennent, la Bourse flambe, l’économie résiste. Mais ce calme pourrait n’être qu’un répit : la trêve tarifaire expire le 9 juillet. Et personne ne sait s’il bluffe encore.
Pourquoi c’est important ?
Les entreprises ont rempli leurs entrepôts pour amortir le choc. La hausse des prix est donc invisible… pour l’instant. Mais les droits de douane sont bien là (+12 % en moyenne), et le choix devient binaire : rogner les marges ou faire grimper les étiquettes. En attendant, la consommation faiblit et l’investissement cale.
Comment on en est arrivé là ?
Les chefs d’entreprise espèrent un recul de Trump, préférant encaisser plutôt que braquer les clients. Mais la croissance ralentit déjà.
• Le PIB estimé a chuté de 3 % à 1 % au 2e trimestre.
• Si la Fed retarde encore sa baisse des taux, l’économie risque de manquer d’air.
Une résilience en trompe-l’œil ?
Oui. L’économie US reste parmi les plus dynamiques du monde, dopée par le plan de relance de Trump. Mais ce moteur temporaire masque un ralentissement net du privé. Comme après le Brexit, l’incertitude seule peut paralyser des pans entiers de l’économie.
Pour finir.
L’Amérique pourrait éviter la récession. Mais à quel prix ? Derrière les chiffres rassurants, une réalité : les ménages s’appauvrissent lentement, les patrons retiennent leur souffle, et la politique commerciale reste imprévisible. Si Trump relance la guerre tarifaire mardi, le réveil pourrait être brutal.