Bruxelles prête à céder pour éviter la guerre douanière

© Pexels

De quoi on parle ?

À dix jours de l’échéance tarifaire fixée par Donald Trump, l’Union européenne se prépare à accepter un accord asymétrique. Washington impose depuis avril 10% de droits de douane universels sur presque toutes les importations. Bruxelles envisage de les subir sans contrepartie globale, en échange de concessions ciblées sur les droits sectoriels (automobile, acier, aluminium).

Pourquoi c’est important ?

L’Europe plie, mais ne rompt pas : elle cherche à limiter les dégâts pour ses industries exportatrices. Une manière de désamorcer une nouvelle guerre commerciale avec les États-Unis… au prix d’une capitulation tactique. Ce deal marquerait aussi un précédent dangereux : institutionnaliser le déséquilibre dans les règles du commerce mondial.

Comment on en est arrivé là ?

Trump a imposé sa logique : le tarif unilatéral de 10% s’applique depuis avril, avec menace d’un passage à 50% si aucun accord n’est trouvé d’ici le 9 juillet. Dans ce rapport de force, les Européens tentent de sauver l’essentiel : réduire les droits spécifiques sur les véhicules, métaux et secteurs stratégiques, quitte à avaler le reste. Le Royaume-Uni a déjà cédé sur ce modèle.

Une victoire pour qui ?

Les États-Unis sortent renforcés. Ils imposent leurs conditions tout en maintenant l’illusion de négociations. Pour Trump, c’est une victoire politique à forte résonance électorale. L’Europe, elle, évite l’affrontement frontal, mais institutionnalise sa position de partenaire faible. L’Allemagne, premier exportateur, pousse à la désescalade.

Le vrai sujet : l’effondrement du multilatéralisme commercial

Après la fiscalité, le commerce. L’UE, qui se voulait bastion du droit international, accepte désormais des logiques bilatérales et des ajustements de dernière minute. Le système hérité de l’OMC est contourné, vidé de son autorité. Les grands blocs négocient seuls, dans une logique de survie industrielle.

Pour finir.

L’accord est probable, mais il est déséquilibré. L’UE choisit le moindre mal économique, au détriment de son ambition géopolitique. Et dans ce nouveau monde fait de taxes, de chantage et de tactiques électorales, le commerce international devient un outil de puissance brutale.

Suivant
Suivant

Taxation minimale : Trump obtient l’exclusion des entreprises américaines