À Viva Tech, Mistral AI au nom de la souveraineté

© VivaTechnology / Richard Borde

De quoi on parle ?

Viva Technology, le plus grand salon tech européen, a ouvert ses portes à Paris avec un coup d’éclat : l’annonce d’un partenariat stratégique entre Mistral AI et Nvidia. La start-up française, spécialiste des modèles d’IA générative, va lancer une infrastructure de calcul souveraine, dotée de 18 000 puces Nvidia et hébergée en Île-de-France. Ce supercalculateur, baptisé Mistral Compute, vise à offrir une alternative européenne aux capacités cloud des géants américains. Sur scène, Emmanuel Macron salue une initiative “historique”.

Pourquoi c’est important ?

Cette alliance marque un changement d’échelle pour Mistral. Jusqu’ici connue pour ses modèles linguistiques, l’entreprise entend désormais contrôler l’infrastructure critique nécessaire à leur fonctionnement. Un enjeu stratégique majeur, alors que l’accès aux puces Nvidia est devenu une ressource rare et géopolitique. Depuis la réélection de Donald Trump, la question de la souveraineté technologique est revenue au premier plan pour les entreprises européennes. BNP Paribas, Thales, Orange, ou encore la SNCF figurent déjà parmi les clients potentiels.

Ce que ça change.

L’Europe tente de reprendre la main sur le cloud IA, longtemps dominé par les États-Unis. Mistral se positionne en pionnier, mais elle n’est pas seule : d’autres projets de data centers massifs sont annoncés, comme celui porté par Bpifrance et MGX en Seine-et-Marne. La capacité européenne en puces IA devrait tripler entre 2024 et 2025, selon Nvidia. La bataille de l’IA se déplace des algorithmes vers les infrastructures, et la France ne veut plus rester spectatrice.

Pour finir.

En remontant la chaîne de valeur, Mistral veut prouver qu’il est encore possible de construire une alternative européenne crédible. Ce partenariat avec Nvidia n’est pas qu’un deal technologique, c’est un acte politique, une démonstration de force dans une guerre industrielle mondiale. Et si VivaTech attire aujourd’hui les regards du monde entier, c’est parce que la tech européenne, pour une fois, ne se contente plus de suivre, elle tente de tracer sa propre voie.

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