Jerome Powell : gardien de l’indépendance monétaire face à Trump

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De quoi on parle ?

Depuis 2018, Jerome Powell préside la Réserve fédérale américaine. Avocat de formation, banquier d’affaires puis haut fonctionnaire, il a traversé Wall Street, le Trésor américain et les think tanks avant de devenir la figure centrale de la politique monétaire mondiale. En 2025, il est au cœur d’un bras de fer inédit avec Donald Trump, entre pressions politiques et indépendance de la Fed.

De Wall Street à la Fed

Né en 1953, diplômé de Princeton et Georgetown, Powell navigue d’abord dans le droit avant de bifurquer vers la finance chez Dillon Read et le Carlyle Group. Sous-secrétaire au Trésor de George H. W. Bush, gouverneur de la Fed nommé par Barack Obama, il devient président de l’institution sous Trump, puis confirmé par Joe Biden. Ce parcours singulier lui donne une image d'homme pragmatique, respecté pour son sens du consensus.

Gestionnaire de crises

Powell a marqué les esprits pendant la pandémie : la Fed a injecté massivement des liquidités, évitant un effondrement économique. Cette politique ultra-accommodante a soutenu l’emploi mais nourri inflation et inégalités. Depuis, Powell incarne l’équilibriste du double mandat de la Fed : soutenir la croissance tout en préservant la stabilité des prix.

Le duel avec Trump

Depuis 2024, Donald Trump le critique ouvertement, l’accusant d’avoir remonté les taux « trop tard » puis de freiner la baisse malgré un marché du travail en berne. Menaces, insultes, attaques symboliques… Powell répond par le silence. Sa ligne : « ne jamais parler de Trump », s’en tenir aux données économiques et défendre l’autonomie de la banque centrale. Un choix qui fait de lui un rempart de la crédibilité du dollar et des marchés mondiaux.

Les enjeux de 2025

Avec une inflation autour de 2,4% et une croissance qui ralentit, la pression politique pour baisser les taux est maximale. Trump veut un assouplissement rapide avant l’élection, mais Powell temporise, s’appuyant sur les chiffres et non sur le calendrier électoral. Sa fortune personnelle (plus de 60 millions de dollars) et son parcours dans le privé renforcent son image d’homme indépendant, à la fois puissant et contesté.

Pour finir.

Jerome Powell n’est pas qu’un banquier central : il est devenu le symbole d’une bataille historique entre l’économie et la politique. Sa posture face à Trump décidera non seulement de la trajectoire des taux américains, mais aussi de la confiance mondiale dans l’indépendance des banques centrales.

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