La pub face à sa révolution artificielle

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De quoi on parle ?

À Cannes, le gratin de la publicité mondiale se retrouve comme chaque année pour les Lions, grande messe du secteur. Rosé en terrasse, trophées en main, l’ambiance est festive. Mais derrière les sourires, le doute s’installe : l’intelligence artificielle est en train de redessiner les fondations mêmes du métier.

Pourquoi c’est important ?

Historiquement, la pub reposait sur le talent créatif humain. Mais des géants comme Meta, Google ou TikTok automatisent désormais tout : ciblage, mesure d’impact, création de contenu. Sam Altman (OpenAI) estime que 95 % des missions confiées aujourd’hui aux agences pourront bientôt être prises en charge quasi instantanément par l’IA. Une révolution bien plus profonde que le passage du papier au digital.

Ce que ça change.

Les grandes plateformes, qui contrôlaient déjà la diffusion et l’analyse des campagnes, s’attaquent désormais à la conception elle-même. Meta propose du contenu personnalisé en dix langues, TikTok génère des spots à partir de simples photos, et Google permet de créer un spot TV en 48h pour moins de 2 000 $. Le résultat : des agences publicitaires bousculées, parfois forcées d’abandonner la facturation à l’heure pour rester rentables.

Et maintenant ?

Pour survivre, certaines agences misent sur le conseil stratégique, la gestion de l’image ou le ciblage… non pas pour des humains, mais pour les IA elles-mêmes. Car à mesure que les internautes délèguent leurs choix à des agents virtuels, les marques doivent apprendre à séduire ces assistants. Traduire ses infographies en texte, remplir ses fiches produits de détails ultra-techniques, ou soigner ses références sur Reddit deviennent des enjeux marketing.

Pour finir.

L’IA ne fait pas que bousculer la pub : elle redéfinit qui la voit, qui la conçoit… et pour qui elle est faite. À Cannes, certains continuent de fêter l’âge d’or, mais une chose est sûre : le futur de la publicité ne ressemblera en rien à son passé.