Fed : Powell tient bon face à Trump et aux marchés
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De quoi on parle ?
La Réserve fédérale américaine a maintenu ses taux inchangés mercredi dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %, pour la cinquième réunion consécutive. Jerome Powell, son président, a résisté aux pressions répétées de Donald Trump et de Wall Street pour engager rapidement un nouveau cycle de baisses de taux. Deux membres du comité ont voté pour une réduction immédiate, un signe de dissension inhabituel au sein de l’institution.
Qu'est-ce que ça veut dire ?
La Fed estime que la bataille contre l’inflation n’est pas terminée : les prix ont encore accéléré en juin, à 2,7%, au-dessus de l’objectif de 2%. Powell redoute que les hausses de taxes douanières décidées par la Maison-Blanche alimentent durablement les pressions inflationnistes. Dans un contexte de croissance américaine robuste au deuxième trimestre (+3%) et d’un marché de l’emploi toujours solide, il préfère maintenir la politique monétaire restrictive plutôt que de céder aux exigences politiques.
Marchés financiers et prochaine baisse.
Cette position ferme consolide l’indépendance de la Fed, déjà défendue par la Cour suprême face aux tentatives d’ingérence de la Maison-Blanche. Elle renforce aussi le dollar sur les marchés financiers, mais au prix d’un recul des indices boursiers : le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq ont basculé dans le rouge pendant la conférence de presse de Powell. À court terme, les investisseurs revoient leurs anticipations : la prochaine baisse de taux ne devrait pas intervenir avant la réunion de septembre, au mieux.
Indépendance et pression de Donald Trump.
Cette stratégie prudente accroît les tensions avec Donald Trump, qui fait de la baisse des taux un argument central. Le durcissement commercial de la Maison-Blanche rend aussi le pari de Powell plus délicat : si la croissance venait à ralentir nettement au second semestre, la Fed pourrait être contrainte de réagir dans l’urgence. Les dissensions internes illustrent le risque d’une fracture durable au sein du comité de politique monétaire.
La question : jusqu’où Jerome Powell pourra-t-il tenir le cap face à Trump et à un ralentissement économique ?