Syrie : l’UE lève les sanction économiques.

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De quoi on parle ?

L’Union européenne a levé mardi 20 mai toutes les sanctions économiques contre la Syrie, emboîtant le pas aux États-Unis, qui avaient annoncé une mesure similaire quelques jours plus tôt depuis Riyad. Objectif affiché : soutenir la reconstruction du pays après treize années de guerre civile.

Pourquoi maintenant ?

Sous pression de ses partenaires du Golfe et dans un contexte de recomposition régionale, Washington a donné le ton. Bruxelles a suivi. Résultat : le système bancaire syrien est à nouveau autorisé à accéder aux marchés financiers mondiaux, un pas crucial pour toute tentative de relance économique.

Ce que ça change sur le terrain

  • Dégel des avoirs de la Banque centrale syrienne

  • Réintégration au circuit international de paiements

  • Ouverture aux investissements étrangers directs, notamment dans les secteurs énergie, construction et logistique

  • Déblocage du crédit pour les entreprises syriennes

Un nouveau terrain de jeu pour les investisseurs ?

La levée des sanctions pourrait transformer la Syrie en marché émergent à fort potentiel. Dans les coulisses, plusieurs groupes du Golfe et d’Asie centrale préparent déjà des projets dans les infrastructures, les télécoms et l’agro-industrie.

Mais les risques restent élevés

  • Stabilité politique fragile : le pays reste fragmenté, avec des zones hors de contrôle du gouvernement

  • Incertitude juridique : aucun cadre d’investissement stable n’est encore en place

  • Conditionnalité stricte : les Européens avertissent que les sanctions peuvent revenir si les droits des minorités ne sont pas garantis

Pour finir. 

La reconstruction syrienne est estimée à plus de 300 milliards de dollars. En levant les obstacles financiers, les grandes puissances veulent reprendre pied dans un pays-clé au cœur des flux énergétiques et commerciaux du Moyen-Orient. Pour les investisseurs, l’enjeu est double : prendre position tôt… sans tout perdre en cas de nouveau choc. Bref, un retour de la Syrie dans le jeu économique mondial pourrait redistribuer les cartes régionales.