Choose France Acte VIII : Opération séduction.
© Gonzalo Fuenters, Reuters
De quoi on parle ?
Ce lundi 20 mai, le château de Versailles a accueilli la 8ᵉ édition du sommet Choose France, le grand rendez-vous annuel de séduction économique organisé par l’Élysée.
Objectif : convaincre les dirigeants étrangers d’investir en France, en leur déroulant le tapis rouge. Près de 200 patrons du monde entier étaient présents, de JP Morgan à Pfizer en passant par Amazon et ArcelorMittal, pour discuter directement avec Emmanuel Macron et ses ministres.
Le sommet, lancé en 2018, s’est imposé comme un outil central de diplomatie économique française. Il vise à promouvoir l’attractivité du pays, dans un contexte mondial marqué par la concurrence des plans industriels américains (IRA) et le retour du protectionnisme.
Quels résultats jusqu’ici ?
Depuis son lancement en 2018, Choose France s’est transformé en vitrine économique de l’exécutif, avec un objectif : prouver que la France reste une terre d’investissement. Et sur le papier, le bilan est solide.
En sept éditions, le sommet a permis l’annonce de 178 projets d’investissements étrangers. Seuls 11 d’entre eux ont été abandonnés, selon l’Élysée — un taux de concrétisation plutôt rare à ce niveau.
L’an dernier, ce sont 15 milliards d’euros de projets qui avaient été dévoilés à Versailles. Une moisson déjà historique… battue dès cette année.
Acte VIII : que retenir ?
Pour cette 8ᵉ édition de Choose France, Versailles a fait le plein de promesses ambitieuses. Plus de 50 projets ont été annoncés, pour un montant cumulé de plus de 20 milliards d’euros. Des investissements massifs, portés par des géants mondiaux, qui ciblent des secteurs stratégiques pour l’économie française.
👉 Pharma & santé
Pfizer annonce un investissement de 500 millions d’euros à Arras pour produire des traitements contre le cancer.
AstraZeneca prévoit 365 millions dans un site de bioproduction à Dunkerque.
👉 Énergie & transition
Microsoft injecte 4 milliards d’euros dans le cloud et les centres de données (notamment dans l’IA verte).
Iberdrola investira 1 milliard dans des projets d’énergies renouvelables en France.
👉 Mobilité verte
Daimler Buses va transformer son usine de Ligny-en-Barrois pour produire des bus électriques et hybrides.
CATL (batteries) et d’autres partenaires asiatiques ont confirmé leur intérêt pour la Vallée de la batterie dans le Nord.
👉 Technologies & IA
Amazon, Meta et Google multiplient les engagements dans la tech française, entre centres de données et partenariats avec la recherche.
👉 Réindustrialisation & emploi
Ces projets devraient permettre la création de milliers d’emplois directs et indirects, en particulier dans des bassins en reconversion industrielle.
Pour finir.
Des annonces record dans des secteurs clés comme la santé, l’intelligence artificielle, le cloud et la transition énergétique, avec un objectif clair : renforcer la souveraineté économique de la France tout en accélérant sa réindustrialisation. Mais derrière l’effet d’annonce, plusieurs limites demeurent : peu de créations de nouveaux sites, des retombées encore limitées en emplois par projet, et un contexte fragilisé par l’instabilité politique et la concurrence des plans industriels étrangers.